Qu'est-ce que vous écoutez là tout de suite?

[RBD]

KMFDM : Angst. Je repense souvent à ce groupe qui se pose comme référence très commode quand on parle de musique, et fort respectable pour l'œuvre accomplie depuis quarante ans avec son esthétisme immédiatement reconnaissable. Ce Metal Electro Indus est un peu daté mais toujours aussi efficace. Je l’apprécie mieux maintenant, grâce à l’excellent souvenir persistant de la seule fois où j’ai vu le groupe, et à mon goût plus marqué avec le temps pour des formations qui sonnent proches.

Detachments : The Flowers that Fell ; l’album éponyme et unique. À l’inverse, cela faisait longtemps que je ne pensais plus à ce groupe devenu un projet solo plus très actif derrière les grandes promesses. Les débuts étaient pourtant remarquables, qu’est-ce que ce Post-Punk aux motifs Electro était bon ! Bien sûr, l’inspiration de Joy Division et New Order est évidente, mais c’est tout ce qu’on aime.

Des lives sur Arte : Lorna Shore (à part la maîtrise technique ou le nombre de gens devant, j’ai vraiment du mal à saisir ce qui distingue un bon groupe de Deathcore d’un lambda) ; Chat Pile (un set plus long que ce que je pensais, pour célébrer cette géniale rencontre entre HC new school, Noise, Néo et Grunge, série Zet philosophie) ; Gutalax (emblématique mais même mis à part la scatophilie préadolescente je ne digère pas ces vocaux).

Paean : Pallbearer. Trois titres qui attisent les regrets quant à l’album qui ne viendra jamais. Ils restaient sur le même Death Progressif qui n’oubliait pas d’être velu sans tomber dans le Brutal, avec une pointe d’émotion sobre mais vraie dans les envolées claires et acoustiques.

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Altarage : Worst Case Scenario. En proposant une version plus propre et un peu mieux lisible du Death dissonant de Portal et compagnie, les Basques ont pu se faire leur petit public. Pour moi cela rend surtout une version plus moderne et bruyante de Gorguts, sans le mystère chaotique qui fait le charme de ses maîtres.

Spiritual Front : Open Wounds. Autodéfini en tant que Pop suicidaire et nihiliste pour bien marquer une âme d’artiste allant avec une forte appétence pour le cinéma d’auteur, on pourrait décrire cela comme une Néofolk ouverte sur l’Electro (et bien produite) intégrant une forte inspiration Américaine à la manière de Nick Cave ou des Swans. Cela crée un certain univers et il est dommage que ces Romains se limitent à reprendre les Smiths, dernièrement.

Testament : The Legacy ; The New Order ; Titans of Creation. Je n’ai jamais vraiment aimé la période classique du cinquième membre du Big Four… Chuck Billy est sympathique mais je n’apprécie pas son chant, Louie Clemente était un batteur très limité qui ne parvenait même pas à faire illusion comme Lars Ulrich, et d’ailleurs chercher à ressembler à MetallicA était une mauvaise idée. Le temps passant les faiblesses se sont améliorées et ce sont devenus des tauliers ultra légitimes, mais c’est trop tard pour moi.

Un parcours dans la programmation de l’édition 2025 du festival Extramuralhas. C’est un fest Portugais, à Leiria, axé Dark-Wave / Rock Gothique / Electro dont une grande partie est en entrée libre. Il n’y avait pas de groupes dont je sois fan à la base, cette année. Mais on fait des découvertes, y’a plein de formations jeunes et l’ensemble donne une image fidèle de la diversité actuelle de ce mouvement. On y reviendra.

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Divers projets de Darkwave Electro Synth comme Poison Point, Sydney Valette, Minuit Machine, Years of Denial, Siie, NNHMN, Rue Oberkampf, Potochkine, Paradox Obscur… Ce style marche très bien de nos jours et contribue à la pérennité de plusieurs autres voisins qu’il synthétise (Synth Pop, Electroclash, Italo Disco, EBM, Minimal…). Il y a beaucoup d’artistes français et la froideur naturelle de la langue de Brigitte Bardot est particulièrement appréciée de surcroît. Une grande partie de la scène Gothique actuelle y tient. On prétend charrier les émotions et faire étalage de froide dureté, mais au risque de passer pour vieux con, je préfère les recettes plus anciennes, plus substantielles. De temps en temps il y a une perle rare, qui se rapproche de la Cold Wave et/ou de l’EBM.

Soen : Lykaia. Je n’avais jamais exploré un album complet du groupe de Martin Lopez, malgré une discographie assez fournie. Ce Rock Metal progressif suave a le mérite de bien se démarquer d’Opeth, ressemblant lourdement à Tool plutôt. Toutefois cet examen confirme ma vague première impression acquise au fil des extraits promos de chaque album au long des ans : c’est fade, voire lénifiant. Bon, après, je ne suis pas un gros amateur de Tool non plus…

Castrator : Coronation of the Grotesque. La jaquette suggère à tort une énième production d’un label spécialisé de seconde zone, mais derrière se cache le second album de ce groupe de Death Brutal (mais raffiné) entièrement féminin. Mallika est partie (fonder Emasculator ...) mais le résultat est convaincant, sous les inspirations assez évidentes de Cannibal Corpse, Deicide et Morbid Angel (la chronique d’Angry Metal Guy, comme souvent, est juste).

Mastodon : Remission, Leviathan. La période Relapse reste celle qui collerait le mieux avec mes goûts, plus déjanté, plus extrême, plus Sludge et Post-HC. Au-delà du changement de chanteur, l’inflexion plus Heavy Stoner était déjà sensible de l’un à l’autre.

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Hateful Abandon : Threat. Je ne connaissais pas du tout ce groupe Anglais qui a pondu un quatrième album cette année. Ils se revendiquent du Post-Punk, du Punk tout court, de l’Industriel originel de la même époque et du Black. À l’arrivée l’influence des Swans et de Killing Joke paraît éclatante dans cette noirceur poussiéreuse tout à fait intéressante pour ces rythmiques inattendues et ce mélange tout à fait ordonné en vérité (à part que les traces de Black ne me semblent pas évidentes au-delà d’un même état d’esprit nihiliste). Je vous recommande d’essayer si vous aimez tous ces machins.

Stridulum : Paradigm ; Soothing Tales of Escapism. Bien que fort apparenté, ce duo Polonais est plus intéressant que toute la Darkwave Synthétique minimale que je critiquais la dernière fois. Sans être transcendante, la chanteuse chante pour de bon, l’inspiration est plus Post-Punk (et précisément Cold Wave comme on dit chez nous), il y a enfin de l’émotion malgré quelques maladresses. Moi qui ne connaissais rien de la scène gothique - au sens large - de ce pays, c’est plutôt encourageant.

Cryptopsy : An Insatiable Violence. Quel bonheur de voir les Montréalais enchaîner en peu de temps deux excellents albums, comme un jeune combo plein d’avenir ! La longue reconstruction du statut qu’ils avaient avant 2008 paraît achevée. Les premiers titres sont brefs avant que ça se rallonge un peu. Manque peut-être l’audace géniale des albums les plus légendaires de la discographie ancienne, mais la fameuse erreur de 2008 les aura incité définitivement à la prudence et je n’attends plus ces tentatives très mélodiques. C’est bien l’album que j’attendais.

And One au M’era Luna. Steve Naghavi n’a rien perdu de sa voix et de son énergie de clown intenable, je reconnais instantanément les vieux titres… Son mix festif entre Synth Pop grenadine et EBM sautillante est parfait pour l’occasion. J’ai beaucoup consommé And One sur une courte période il y a longtemps, il m’avait aidé à transiter vers la body pure et d’autres groupes plus substantiels que j’ai aimé plus durablement. Maintenant j’y vois juste un truc ultra allemand (les musiciens déguisés en policiers de la RDA !), bien trop pitre à mon goût, mais qui a fait partie de mon parcours et tient encore largement le coup au point d’arracher un sourire. C’est comme retomber sur une ex.

[RBD]

Une étude exhaustive de la programmation de l’Ombra Festival de Barcelone. L’angle rétro-avant-gardiste underground sur l’Electro indépendante et la dimension humaine et enracinée du truc donnent envie d’y aller une fois. Mais pour 2025 je connaissais vraiment très peu de noms : on dirait qu’ils réduisent un peu la voilure, eux aussi. L’ensemble des formations invitées confirme un bel équilibre entre tous les styles rattachables, une identité complète et cohérente qui distingue les festivals les mieux pensés.

Dearly Beheaded : In a Darkened Room ; Temptation. C’est le groupe de deuxième division le plus anciennement installé dans mes rayons, et l’un des plus intéressants du Post-Thrash des années 90. L’exécution est parfaite, le chant mélodique mais solide avec une production limpide par Simon Efemey puis Colin Richardson, un souci du détail qui donne du sentiment comme dans un grand groupe, qu’il aurait pu être si le style n’était tombé si brutalement dans l’oubli au moment où il aurait fallu enchaîner. Vous trouvez que le batteur est bon ? C’est celui de British Lion, lui-même qui remplaçait Nicko McBrain sur la dernière tournée.

Incubus : Serpent Temptation, les deux versions. Il y a en effet celle de 1988 avec Scott Latour au chant bien Thrashy et agressif, et celle de 1996 avec sa pochette plus jolie, les titres et paroles édulcorées et surtout le growl de Francis Howard qui alourdit et ramollit l’ensemble. Il suffit de peu pour que ça change notablement la perception, du Thrash Death précurseur qui arrache le sparadrap sous l’aisselle (je pensais plus bas mais des enfants pourraient nous lire…) au Death Old School mid-tempo peinard. En tout cas c’est bien composé, ce qui fait passer aussi bien la version que vous aimeriez le moins. Latour est surtout connu, finalement, pour avoir fait les chœurs sur un titre de l’album “Beneath the Remains” de Sepultura…

Ozzy Osbourne : Les trois premiers albums solo. Autant je peux apprécier le Sab’, je n’ai jamais tellement accroché à ce que le défunt faisait de son côté. Bien entendu, ce sont des tubes Heavy qui passent comme … (je disais : des enfants pourraient nous lire !) et Randy Rhoads était un guitariste très doué parti trop vite. Mais même en ayant grandi dans les années 80 ce style ne m’a jamais beaucoup plu, y compris la NWOBHM, y’a aucun espoir. Et aujourd’hui je préfère le triton pernicieux et Doomesque avant l’heure de son groupe de toujours, à y être.

[RBD]

The Frozen Autumn : The Shape of Things to Come. Trente années de carrière pour les Turinois, qui tiennent un rythme de production régulier mais espacé, par six ans. Leur Dark Wave très classique tire vers la Synth Pop à la Depeche Mode (...) et le Rock Gothique, l’inspiration de Xymox étant plus qu’évidente. Les vocaux H/F passent à peu près et tout l’ensemble roule droit, mais il faudrait chercher l’originalité et l’audace ailleurs.

Disfear : Misanthropic Generation. C’est du Crust D-Beat Suédois qui avait été publié chez Relapse, avec Tomas Lindberg au chant, généreux et vite consommé. Le degré d’appréciation dépend strictement de votre intérêt pour le style. Je les avais vus sur la tournée de promo en ouverture d’Entombed. Depuis, les deux chanteurs sont morts.

Green Carnation : A Dark Poem I : The Shores of Melancholia. Sans être un fan de leurs groupes d’origine, j’avais aussitôt remarqué leur projet parallèle, qui parvenait à exprimer finement des sentiments contristés en mêlant le Metal extrême avec l’avant-gardisme et une touche Prog’. C’est toujours le cas, on passe un bon moment avec pas mal d’émotions et même en mettant le pied en chemin dans un Black propre et agressif.

Ascetic : Self-Initiation. Ce premier opus était encore meilleur que le second ; on peut même parler de petite claque, bien que l’image se prête mal à du Post-Punk déprimé et froid calé sur des tempos lents ou médians. Car c’est consistant (50 minutes), réfléchi et interprété avec raffinement. Difficile même de croire que c’était un début. Il faut toujours aller voir les références citées par vos artistes préférés, quand on ne connaît pas.

[Simony]

SOULFLY _ Dark Ages : album un peu long comme souvent avec ce groupe mais ça reste un de leurs meilleurs pour moi

PEAVE LOVE AND PITBULLS _ Peace Love And Pitbulls : Très indus', on se rapproche plus d'un MINISTRY que d'un RAMMSTEIN

CONSTANCE TOMB _ MCMLXXXVIII : découverte de ces titres de Tony Reed furieusement inspirés et qui ont failli tomber dans l'oubli. Si vous aimez Bauhaus, Christian Death, foncez !

AFFLITION VECTOR _ Contra Hominem : Acheté suite à la chronique faite ici, ça pue la mort, la crasse, le Black Metal que j'aime en quelque sorte.

BOY HARSHER _ Careful

[RBD]

Empusae : The Alchemist’s Rift et quelques extraits de la discographie antérieure. L’une des dernières créations de Nicolas van Meiraeghe, qui a un CV long comme ça avec ce vieux projet personnel et beaucoup d’autres participations depuis vingt-cinq ans. Il nous sert une musique Ambient sombre et un poil Industrielle, appropriée pour un dimanche pluvieux. C’était un peu moins suave au début.

Abyssalis : Adaptation. Le premier album d’une collaboration entre des gens issus de Fleshbore, Eschaton, Unaligned, etc. Ils servent du Death technique tirant parfois vers le Deathcore, pour fans de Gorod, Spawn of Possession / Retromorphosis, Eschaton bien sûr, Archspire, Severed Savior, etc, etc…

Detachments : Fade ; Endgame. Devenant un projet solo à mesure, l’attente est quelque peu retombée entre titres aboutis de très bonne tenue au milieu de simples ébauches qui auraient mérité d’être bossées jusqu’au bout.

Du brutal qui n’oublie pas les mélodies avec les quatre albums de Vile et le dernier Cryptopsy. J’ai mis du temps à vraiment m’intéresser aux premiers car il y avait toujours d’autres groupes un peu meilleurs sur le créneau et qu’après avoir été bien productifs au début ils se contentent de tourner sur leur vieux répertoire depuis quinze ans au moins ; mais sans être géniaux ils sont pile dans la direction que j’apprécie et à l’arrivée c’est le principal. Quant aux Québécois, j’ai généreusement usé leur album depuis qu’il m’est enfin parvenu, vivement la tournée !

[RBD]

Dive : Live Razzmatazz. Il est court mais rappelle bien les souvenirs de ses performances, seul avec un micro ou un mégaphone, arpentant une scène sur un choix de morceaux presque entièrement enregistrés. On le critique parfois pour cela, mais son engagement physique dans le chant et la danse exigeraient d’emmener une voire deux autres personnes et il préfère se déplacer seul pour un projet qui se veut de toute façon solo à la base, faut-il le rappeler… En poussant le volume, ce petit live donne un assez bon aperçu de son Indus bien rythmique et un peu expérimentale.

Grand Cadaver : The Rot Beneath. Ces quatre titres relèvent un peu le niveau après un second album trop lambda pour un personnel de ce calibre. On insiste souvent sur la HM-2 dans leur son, mais je trouve qu’elle n’est pas tellement marquée que ça. Moi qui pensais que ce groupe ne serait qu’un tir unique de gens trop occupés par ailleurs, je me réjouis qu’il y ait finalement une discographie constituée en à peine cinq ans.

Disharmonic Orchestra : Expositionsprophylaxe ; Not to be Undimensional Conscious. Précédé par sa réputation de bizarrerie, je ne sais même plus si j’avais entendu les Autrichiens une fois, alors qu’il s’agit d’une formation de la première génération du Death Thrash. Les vétérans dégusteront le son daté. Y’a une touche brutale ou grind au début, qui devient ensuite plus expérimentale mais pas très convaincante, mal inspirée et timide.

The Chameleons : Arctic Moon. Vingt-cinq ans depuis le dernier album et quarante-cinq depuis la première apparition, c’est dire qu’il y avait de la pression avec le retour d’un guitariste originel. Les premiers titres sont les plus pêchus, plus Rock bien que dépourvus de la rage Post-Punk des lointains débuts. Mais le son magique propre aux Mancuniens est bien là, ces guitares cristallines généreusement réverbérées, le chant de “Vox” Mark Burgess, cette mélancolie vaporeuse … Puisant plutôt vers les débuts de Bowie (ouvertement cité) voire les Beatles tout en conservant l’écriture délayée typique du groupe, cette résurrection dans une version adoucie devrait convaincre les fans comme moi-même.

[gabalgabow]

DESTRUCTION - Live Without Sense CD 1989

Les bons morceaux des premiers albums avec un batteur plus carré

[RBD]

Les trois albums de Superjoint Ritual. Typiquement le groupe parallèle où des musiciens connus se font plaisir sur un délire plus basique. Ce Punk Hardcore au son Sludge est sympa, plus digeste que ce qu’il faudrait grâce à l’expérience des participants. Mais ça restait un amusement limité pour des gens trop connus et avancés dans leur carrière pour se lancer sérieusement dans un créneau où les puristes ne leur laisseraient pas prendre place, sans doute. Et puis le tour de la question était largement fait.

Die Krupps : Will Nicht - Muss ! On Collision Course. Les deux inédits utilisant des sifflotements font forcément penser à Rammstein mais se montrent efficaces et plus profonds qu’ils n’en auraient l’air, culturellement. En plus, il y a des remixes par des camarades prestigieux. Ce n’est qu’un mini, mais meilleur que certains précédents.

Detachments : Chain of Command. Ou comment un EP frôle les 80 minutes en enfilant les bonus… Ou aussi comment une nouvelle bombe du Post-Punk est devenu un projet solitaire de Rock à synthés New Wave se limitant à des maquettes artisanales. Il y a de bonnes idées, qui avivent un sentiment de gâchis.

Horror Within : Soul Awakening. Le premier album de mes compatriotes Montpelliérains vient de sortir. Il se révèle assez différent de mes souvenirs de concerts il y a quelques années. C’est bien du Death Metal mais plus mélodique, rapide mais peu enclin au blast, avec un son marqué par une HM-2 que je n’avais jamais distinguée jadis. Cela me fait penser à Dismember, Lik ou Grand Cadaver, mais en y greffant quelques audaces comme des chœurs doux en clair ou un passage Breakcore. C’est encore vert malgré l’expérience antérieure des membres, mais ça vaut le coup d’y jeter une oreille car ça pourrait plaire à certains.

[RBD]

Incubus : Beyond the Unknown. L’un des chefs-d’œuvre du Thrash Death, qui vaut au groupe un statut culte et un pardon global pour ce qu’ils ont pu faire de moins bon sous un autre nom plus tard. Les comparaisons avec le Sepultura de la même époque se justifient au-delà de l’origine Brésilienne des frères Howard et du passage au Morrisound. Cet album tabasse sans merci entre lourdeur et agressivité, tout en puisant inspiration dans la Bible pour les paroles. Et il n’a pas plus vieilli que les grands classiques plus connus.

Dearly Beheaded : Chamber of One. Je le tiens aussi pour un chef-d’œuvre, mais du Post-Thrash ou Power ou Thrashcore comme vous voudrez l’appeler. Les Anglais radicalisaient leur musique tout à fait comme PanterA, avec une batterie pilonnant à la double et un chant plus agressif. L’album est bien lourd, avec une production qui passera les siècles (Colin Richardson) et une reprise de Voïvod parfaitement glissée. Il serait bien dommage de l’oublier.

Detachments : Lost Patrols pt. 1. Une autre compilation de démos encore plus synthétiques, aux vocaux graves, où la solitude du créateur pèse et laisse des regrets. L’histoire de Detachments illustre bien qu’il vaut mieux être en groupe que seul, quitte à ce qu’une seule personnalité domine le collectif.

Nero Kane : For the Love, the Death and the Poetry ; Of Knowledge and Revelation. J’avais eu l’occasion de voir une fois ce duo Italien encore récent mais déjà très remarqué qui sert une version Psyché et mystique de la Dark Folk, ça marche très bien dans ce petit monde friand de poésie sombre et d’esthétique réfléchie… Hélas c’est vraiment trop lénifiant pour moi, on dirait les Swans période Jarboe, Current 93, Nico (!)... Une bonne partie de cette scène m’endort très vite. Il faudrait que j’arrête de me perdre de temps à autre sur des terrains pour lesquels je sais que je ne suis pas fait.

[Arioch17]

Incubus : Beyond the Unknown. L’un des chefs-d’œuvre du Thrash Death, qui vaut au groupe un statut culte et un pardon global pour ce qu’ils ont pu faire de moins bon sous un autre nom plus tard. Les comparaisons avec le Sepultura de la même époque se justifient au-delà de l’origine Brésilienne des frères Howard et du passage au Morrisound. Cet album tabasse sans merci entre lourdeur et agressivité, tout en puisant inspiration dans la Bible pour les paroles. Et il n’a pas plus vieilli que les grands classiques plus connus.

Il y a des albums que j'écoute régulièrement, comme Epidemic of Violence de Demolition Hammer, le premier Deicide, Diabolical Conquest d'Incantation, Eld d'Enslaved et quelques autres, sans jamais m'en lasser.

Celui-ci aussi, en fait partie.

[RBD]

Infrahuman : Echoes of Decay. Ils vont sortir un nouvel album, alors il est temps d’essayer le premier. En vérité, ils ont attiré mon attention parce qu’ils sont originaires de Vigo en Espagne où j’ai de la famille. C’est du Death Metal ombrageux sans surenchère, regardant vers Monstrosity, Cannibal Corpse et Immolation.

Baest : Colossal. Même annoncés, les gimmicks Hard m’ont complètement déstabilisé au début (tant qu’on l’a pas entendu…). En m’accrochant aux parties plus classiques chez eux et à la production adaptée et limpide de Tue Madsen, je suis en train de me familiariser avec ce mélange peu courant : du Death coupé au Heavy y’en a eu plein, mais avec le Hard de Bon Papa ?!? Ils avaient bien le droit d’évoluer après dix ans et ils ont pris un vrai risque, même si l’esprit rigolade est toujours bien là (débarrassé d’une certaine vulgarité au passage, point déjà positif). Reste à voir encore à quel point c’est bon - ou pas tant.

Curve : Doppelganger. Premier album d’un duo emblématique des années 90 qui avait parfaitement capté l’air du temps de cette époque. Cet Electro Rock invitait à la danse sur des sonorités épaisses et complexes entre guitare, réverbe Shoegaze plein volume, claviers, chant et boucles qui lorgnaient régulièrement vers la Techno qui commençait à se faire connaître. Leur attitude Indie les a cantonné à une certaine sphère, dans laquelle ils ont quand même obtenu succès et reconnaissance. Et ce matériel vaut un peu plus que la nostalgie qui vient d’abord.

Haemorrhage : Opera Medica. Je préférais l’ancienne production plus incisive des Madrilènes, mais cette poignée de nouveaux titres sont bien composés, même mieux que sur certains des derniers albums, et perpétuent un peu plus leur longue histoire.

[Arioch17]

Allez, je me parle à moi-même ce matin. Écoutes du jour :

XOTH - Exogalactic (2023)
Pour moi, Xoth est le digne successeur de Vektor, en plus fou et technique. J'aime bien les idées de riffs mais j'avoue qu'il m'est difficile de tenir tout un album. Y a trop de trop et ça se rapproche trop de ce qu'on appelle le Death Progressif qui est surtout mega technique et pas progressif pour un brôle.

SABBAT - Live in East Berlin 1990 (2023)
Acheté dans un boxset, j'avais récupéré ce live en capturant l'audio du concert sur YouTube. Là, le son est nettement meilleur et ce live est excellent.

[RBD]

Karin Park : Apocalypse Pop, Church of Imagination. Après l’avoir vue dans le groupe de son mari, explorons un peu sa propre discographie. C’est amusant de découvrir une Electro Pop Rock Indé éclectique, plus tubesque et grand public qu’Arabrot, dans une démarche similaire à Bjork ou Grimes. Le second disque est plus froid et avant-gardiste (cette reprise angoissée de Cure comme titre d’ouverture !), montrant l’étendue d’un talent assez peu commun.

Coroner : Dissonance Theory. Je suis encore à l’éplucher, et c’est avec une joie profonde que l’on peut dire qu’il ne déçoit pas. Les longues justifications dans le livret ne font qu’expliquer ce qu’on entend très bien et qui est la seule chose qu’on attendait : Coroner reprend la route comme si trente ans n’étaient pas passés. Mais Coroner revient quand même en arrière pour bifurquer quelque part entre “No More Color” et “Mental Vortex”, et reprendre une voie expérimentale plus prudente que s’il avait poussé “Grin”. Ce faisant, ce volume 6 ne ressemble pourtant à aucun des précédents, explore des choses inédites. Les découvrir est un plaisir unique pour le vieux fan qui ne pensait jamais revivre cela.

Demiurgon : Miasmatic Deathless Chamber. Les Italiens se radicalisent, en rentrant dans le rang de leur prolifique scène Brutal nationale mais en se plaçant dans les premières places toutefois. Cela ressemble à du Krisiun ou du Hate Eternal sans le fatras Evil, Suffocation forcément. La langue natale n’est plus utilisée mais on ne s’ennuie pas, sur un album pas très long. Pas de quoi révolutionner un style largement fourni, mais c’est une bonne copie.

Last Retch : Abject Cruelty. Je les suis de loin depuis le premier album. Leur Death emprunte les oripeaux putrides et bulleux de Tomb Mold ou Slimelord, mais en fait sur la musique c’est du Bolt Thrower - Incantation servi en titres plutôt courts.

[Arioch17]

Loudblast - Altering Fates and Destinies (2024)
Jamais été très fan de Loudblast. Je préférais Massacra. J'ai écouté le Loudblast de l'an dernier sans aucune attirance pour lui. Toujours pas fan.

Deicide - Banished by Sin (2024)
Bof. Quand j'ai envie d'écouter un Deicide, généralement je prends celui de 90 et je m'éclate. Pas là.

Anialator - Death is Calling (2024)
Voilà un groupe qui a mis une tétrachiée d'années avant de sortir son premier album qui m'avait bien botté l'an dernier. Du Thrash bien énervé. Bon, pas autant qu'un Dark Angel des bons jours mais des riffs mémorables qui donnent envie de secouer la tête.

Exodus - Atrocity Exhibit B: the Human Condition (2010)
Pas mon préféré d'Exodus, loin de là (BbB et FB powa !) mais je l'écoute de temps en temps. Le jeu de batterie de Tom Hunting me les brise à un point, bordel ! Et le pire, c'est qu'un max de batteurs le copient de nos jours. Ca gâche plein de choses selon moi. Son pattern à la double est archi usé jusqu'à la moelle.