Messagepar RBD » 02 mars 2022, 20:24
Skeletal Remains : Devouring Mortality. Confirmant pleinement la progression et les espoirs engrangés, cet album aurait fait un malheur en 1991. Certes pour maintenant il ne fait que perpétuer très brillamment un Death Metal tel qu’il existait alors, avec même une illustration de Dan Seagrave. Mais ils ne le pastichent point comme d’autres. La sincérité fait que ça fonctionne pleinement. Il est juste dommage qu’en live ils ne se lâchent pas autant que ce que ces titres mériteraient. Et pour un album aussi floridien, il est pourtant mixé par un autre Dan, Swanö !
Corrupter : Descent Into Madness. Je ne sais pas si ce projet parallèle à Morgue et Mutism sera durable, mais le petit album qui l’inaugure explore un terrain prévisible depuis longtemps quand on connaît les goûts de certains membres. Ce Death dissonant est très sombre, plus proche encore de Deathspell Omega qu’Ulcerate eux-mêmes. Un je ne sais quoi Black, souligné par l’invitation de Meynac’h de Mutiilation à pousser quelques choeurs démoniaques, qui fait plus penser aux Slovaques de Ceremony of Silence. Les vocaux, assez monolithiques, soulignent une ressemblance aussi avec Portal, mais la guitare reste heureusement bien mieux lisible dans toute cette obscurité. Certains riffs auraient carrément pu servir pour la période Noise de Morgue.
The Sisters of Mercy : BBC Sessions 1982-1984. Cette compilation des lives en radio à l’époque où c’était encore un vrai groupe, la plus populaire, est un cadeau magnifique. Le son est remarquable, meilleur qu’en studio à certains égards. Au-delà d’une paire d’inédits (un titre jamais gardé en studio et une reprise du grand classique de Dolly Parton) on comprend pourquoi Eldritch et son orchestre conserve un tel aura avec un répertoire si mince : certaines interprétations sont franchement habitées, ou prennent des contrepieds jouissifs envers les versions originales.
First Fragment : Gloire éternelle. Là, on touche sans surprise un sommet de technicité qui mêle Heavy, Néoclassique et Flamenco à un liant Death Metal. On saluera à nouveau l’effort sur le français, que la scène du Québec sait mieux que quiconque couler dans ce cadre si peu propice à la langue de Félix Leclerc. Cet album est rempli jusqu’à la gorge, c’est également notable pour ce genre. Mais à ce niveau de démonstration je n’arrive plus à apprécier, à y trouver une sincérité derrière tous ces plans admirablement créés. C’est peut-être gratuit de ma part, mais ça m’avait fait un peu pareil quand je les avais vus sur la tournée du premier album. Heureusement il y a suffisamment de groupes qui ont une approche sensiblement plus bourrue, y compris sur les rivages du Saint-Laurent, pour que j’y trouve mon bonheur. Ou Obscura, qui reste sur la crête au fil des albums sans trop y trébucher jusqu’ici - à mon goût.