Qu'est-ce que vous écoutez là tout de suite?

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KMFDM : Angst. Je repense souvent à ce groupe qui se pose comme référence très commode quand on parle de musique, et fort respectable pour l'œuvre accomplie depuis quarante ans avec son esthétisme immédiatement reconnaissable. Ce Metal Electro Indus est un peu daté mais toujours aussi efficace. Je l’apprécie mieux maintenant, grâce à l’excellent souvenir persistant de la seule fois où j’ai vu le groupe, et à mon goût plus marqué avec le temps pour des formations qui sonnent proches.

Detachments : The Flowers that Fell ; l’album éponyme et unique. À l’inverse, cela faisait longtemps que je ne pensais plus à ce groupe devenu un projet solo plus très actif derrière les grandes promesses. Les débuts étaient pourtant remarquables, qu’est-ce que ce Post-Punk aux motifs Electro était bon ! Bien sûr, l’inspiration de Joy Division et New Order est évidente, mais c’est tout ce qu’on aime.

Des lives sur Arte : Lorna Shore (à part la maîtrise technique ou le nombre de gens devant, j’ai vraiment du mal à saisir ce qui distingue un bon groupe de Deathcore d’un lambda) ; Chat Pile (un set plus long que ce que je pensais, pour célébrer cette géniale rencontre entre HC new school, Noise, Néo et Grunge, série Zet philosophie) ; Gutalax (emblématique mais même mis à part la scatophilie préadolescente je ne digère pas ces vocaux).

Paean : Pallbearer. Trois titres qui attisent les regrets quant à l’album qui ne viendra jamais. Ils restaient sur le même Death Progressif qui n’oubliait pas d’être velu sans tomber dans le Brutal, avec une pointe d’émotion sobre mais vraie dans les envolées claires et acoustiques.

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Altarage : Worst Case Scenario. En proposant une version plus propre et un peu mieux lisible du Death dissonant de Portal et compagnie, les Basques ont pu se faire leur petit public. Pour moi cela rend surtout une version plus moderne et bruyante de Gorguts, sans le mystère chaotique qui fait le charme de ses maîtres.

Spiritual Front : Open Wounds. Autodéfini en tant que Pop suicidaire et nihiliste pour bien marquer une âme d’artiste allant avec une forte appétence pour le cinéma d’auteur, on pourrait décrire cela comme une Néofolk ouverte sur l’Electro (et bien produite) intégrant une forte inspiration Américaine à la manière de Nick Cave ou des Swans. Cela crée un certain univers et il est dommage que ces Romains se limitent à reprendre les Smiths, dernièrement.

Testament : The Legacy ; The New Order ; Titans of Creation. Je n’ai jamais vraiment aimé la période classique du cinquième membre du Big Four… Chuck Billy est sympathique mais je n’apprécie pas son chant, Louie Clemente était un batteur très limité qui ne parvenait même pas à faire illusion comme Lars Ulrich, et d’ailleurs chercher à ressembler à MetallicA était une mauvaise idée. Le temps passant les faiblesses se sont améliorées et ce sont devenus des tauliers ultra légitimes, mais c’est trop tard pour moi.

Un parcours dans la programmation de l’édition 2025 du festival Extramuralhas. C’est un fest Portugais, à Leiria, axé Dark-Wave / Rock Gothique / Electro dont une grande partie est en entrée libre. Il n’y avait pas de groupes dont je sois fan à la base, cette année. Mais on fait des découvertes, y’a plein de formations jeunes et l’ensemble donne une image fidèle de la diversité actuelle de ce mouvement. On y reviendra.

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Divers projets de Darkwave Electro Synth comme Poison Point, Sydney Valette, Minuit Machine, Years of Denial, Siie, NNHMN, Rue Oberkampf, Potochkine, Paradox Obscur… Ce style marche très bien de nos jours et contribue à la pérennité de plusieurs autres voisins qu’il synthétise (Synth Pop, Electroclash, Italo Disco, EBM, Minimal…). Il y a beaucoup d’artistes français et la froideur naturelle de la langue de Brigitte Bardot est particulièrement appréciée de surcroît. Une grande partie de la scène Gothique actuelle y tient. On prétend charrier les émotions et faire étalage de froide dureté, mais au risque de passer pour vieux con, je préfère les recettes plus anciennes, plus substantielles. De temps en temps il y a une perle rare, qui se rapproche de la Cold Wave et/ou de l’EBM.

Soen : Lykaia. Je n’avais jamais exploré un album complet du groupe de Martin Lopez, malgré une discographie assez fournie. Ce Rock Metal progressif suave a le mérite de bien se démarquer d’Opeth, ressemblant lourdement à Tool plutôt. Toutefois cet examen confirme ma vague première impression acquise au fil des extraits promos de chaque album au long des ans : c’est fade, voire lénifiant. Bon, après, je ne suis pas un gros amateur de Tool non plus…

Castrator : Coronation of the Grotesque. La jaquette suggère à tort une énième production d’un label spécialisé de seconde zone, mais derrière se cache le second album de ce groupe de Death Brutal (mais raffiné) entièrement féminin. Mallika est partie (fonder Emasculator ...) mais le résultat est convaincant, sous les inspirations assez évidentes de Cannibal Corpse, Deicide et Morbid Angel (la chronique d’Angry Metal Guy, comme souvent, est juste).

Mastodon : Remission, Leviathan. La période Relapse reste celle qui collerait le mieux avec mes goûts, plus déjanté, plus extrême, plus Sludge et Post-HC. Au-delà du changement de chanteur, l’inflexion plus Heavy Stoner était déjà sensible de l’un à l’autre.

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Hateful Abandon : Threat. Je ne connaissais pas du tout ce groupe Anglais qui a pondu un quatrième album cette année. Ils se revendiquent du Post-Punk, du Punk tout court, de l’Industriel originel de la même époque et du Black. À l’arrivée l’influence des Swans et de Killing Joke paraît éclatante dans cette noirceur poussiéreuse tout à fait intéressante pour ces rythmiques inattendues et ce mélange tout à fait ordonné en vérité (à part que les traces de Black ne me semblent pas évidentes au-delà d’un même état d’esprit nihiliste). Je vous recommande d’essayer si vous aimez tous ces machins.

Stridulum : Paradigm ; Soothing Tales of Escapism. Bien que fort apparenté, ce duo Polonais est plus intéressant que toute la Darkwave Synthétique minimale que je critiquais la dernière fois. Sans être transcendante, la chanteuse chante pour de bon, l’inspiration est plus Post-Punk (et précisément Cold Wave comme on dit chez nous), il y a enfin de l’émotion malgré quelques maladresses. Moi qui ne connaissais rien de la scène gothique - au sens large - de ce pays, c’est plutôt encourageant.

Cryptopsy : An Insatiable Violence. Quel bonheur de voir les Montréalais enchaîner en peu de temps deux excellents albums, comme un jeune combo plein d’avenir ! La longue reconstruction du statut qu’ils avaient avant 2008 paraît achevée. Les premiers titres sont brefs avant que ça se rallonge un peu. Manque peut-être l’audace géniale des albums les plus légendaires de la discographie ancienne, mais la fameuse erreur de 2008 les aura incité définitivement à la prudence et je n’attends plus ces tentatives très mélodiques. C’est bien l’album que j’attendais.

And One au M’era Luna. Steve Naghavi n’a rien perdu de sa voix et de son énergie de clown intenable, je reconnais instantanément les vieux titres… Son mix festif entre Synth Pop grenadine et EBM sautillante est parfait pour l’occasion. J’ai beaucoup consommé And One sur une courte période il y a longtemps, il m’avait aidé à transiter vers la body pure et d’autres groupes plus substantiels que j’ai aimé plus durablement. Maintenant j’y vois juste un truc ultra allemand (les musiciens déguisés en policiers de la RDA !), bien trop pitre à mon goût, mais qui a fait partie de mon parcours et tient encore largement le coup au point d’arracher un sourire. C’est comme retomber sur une ex.

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Une étude exhaustive de la programmation de l’Ombra Festival de Barcelone. L’angle rétro-avant-gardiste underground sur l’Electro indépendante et la dimension humaine et enracinée du truc donnent envie d’y aller une fois. Mais pour 2025 je connaissais vraiment très peu de noms : on dirait qu’ils réduisent un peu la voilure, eux aussi. L’ensemble des formations invitées confirme un bel équilibre entre tous les styles rattachables, une identité complète et cohérente qui distingue les festivals les mieux pensés.

Dearly Beheaded : In a Darkened Room ; Temptation. C’est le groupe de deuxième division le plus anciennement installé dans mes rayons, et l’un des plus intéressants du Post-Thrash des années 90. L’exécution est parfaite, le chant mélodique mais solide avec une production limpide par Simon Efemey puis Colin Richardson, un souci du détail qui donne du sentiment comme dans un grand groupe, qu’il aurait pu être si le style n’était tombé si brutalement dans l’oubli au moment où il aurait fallu enchaîner. Vous trouvez que le batteur est bon ? C’est celui de British Lion, lui-même qui remplaçait Nicko McBrain sur la dernière tournée.

Incubus : Serpent Temptation, les deux versions. Il y a en effet celle de 1988 avec Scott Latour au chant bien Thrashy et agressif, et celle de 1996 avec sa pochette plus jolie, les titres et paroles édulcorées et surtout le growl de Francis Howard qui alourdit et ramollit l’ensemble. Il suffit de peu pour que ça change notablement la perception, du Thrash Death précurseur qui arrache le sparadrap sous l’aisselle (je pensais plus bas mais des enfants pourraient nous lire…) au Death Old School mid-tempo peinard. En tout cas c’est bien composé, ce qui fait passer aussi bien la version que vous aimeriez le moins. Latour est surtout connu, finalement, pour avoir fait les chœurs sur un titre de l’album “Beneath the Remains” de Sepultura…

Ozzy Osbourne : Les trois premiers albums solo. Autant je peux apprécier le Sab’, je n’ai jamais tellement accroché à ce que le défunt faisait de son côté. Bien entendu, ce sont des tubes Heavy qui passent comme … (je disais : des enfants pourraient nous lire !) et Randy Rhoads était un guitariste très doué parti trop vite. Mais même en ayant grandi dans les années 80 ce style ne m’a jamais beaucoup plu, y compris la NWOBHM, y’a aucun espoir. Et aujourd’hui je préfère le triton pernicieux et Doomesque avant l’heure de son groupe de toujours, à y être.